Exile

Pro Agonist

(Planet Mu / La Baleine)

 date de sortie

17/08/2005

 genre

Electronique

 style

Drum’n Bass / IDM

 appréciation

 écouter

12 MP3 (extraits)

 tags

Drum’n Bass / Exile / IDM / Planet Mu

 liens

Exile
Planet Mu

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Il s’agit du premier album de Tim Shaw que l’on met sur la platine, encore une découverte chez Planet Mu alors qu’il a déjà sorti une tripotée de vinyles sur des labels spécialisés dont un sur le label de Mike Paradinas avec deux titres que l’on retrouve sur cet album. Label spécialisé disions-nous ? En effet, si l’album fait preuve d’une certaine richesse, le domaine de prédilection de Exile est la drum’n bass et de fait, on trouve ses disques chez Moving Shadow, Tribe Recordings ou Beta Recordings (le label de John B dont on parlera un peu plus loin).

Donc oui, c’est logique, on trouve quelques morceaux aux rythmiques délirantes, déglinguées, cassantes, menées à des tempos hallucinés. L’inspiration n’étant pas toujours au rendez-vous, on passera vite sur quelques titres comme The Forever Endeavour mêlant bleeps légers et lourde rythmique frôlant parfois le hardcore, ou Merlin qui clôture l’album avec une longue intro faite de collages de voix. Quand il pousse les machines à leur limites, la drum’n bass se transforme en breakcore sur Broken Language (un titre de John B remixé par Exile) ou Big Bad Purple Bad Boy. Mais à chaque fois Exile se démarque des productions du genre en ajoutant sa patte, insérant quelques éléments inhabituels, en surprenant avec un break ambient et sonorités concrètes sur Broken Language, en travaillant sur les voix, syncopées ici, hachées sur Big Bad Purple Bad Boy, ou murmurées sur The Devil’s Chimney.
Tim Shaw nous fait parfois l’effet d’un grand malade, un artiste complètement barré qui partagerait ici quelques démons avec Aphex Twin sur Open Mike (délires vocaux), ou d’une manière un peu plus développée sur Mushroom Santa avec ses mélodies légères, ludiques, et ses voix monstrueuses.

Mais le meilleur n’est pas là. Avec une régularité mathématique, Exile alterne les faces A (dont on vient de parler) et les faces B bien plus intéressantes, à commencer par Silicon Chop qui ouvre l’album et dont l’intro atmosphérique ne laisse pas du tout présager un album de drum’n bass ou breakcore. Quand les rythmiques apparaissent, on perçoit d’abord la douce rondeur des basses qui dessinent une mélodie chaleureuse. Il y a quelque chose de rassurant dans la musique d’Exile. On retiendra ensuite les notes en suspend et choeurs de Sure You Did, mi-acoustiques, mi-électroniques, sa rythmique plus complexe aussi, son habile insert de voix, puis le superbe Spring Cum Air reposant sur la manipulation électronique de notes d’un instrument traditionnel à cordes frappées, ou l’electronica dérangée de Rage is The Beautiful Light That Struck Her, pleine de cassure, narrative, et son final orchestral. Enfin le magnifique Sliiime, sorte d’ambient-pop avec mélodie de cordes (harpe ?) et voix liquéfiée, distordue, dérangée.

Globalement, Pro Agonist est un très bon album, l’alternance de pièces drum’n bass et morceaux plus calmes et expérimentaux fonctionne plutôt bien, et permet de faire une pause entre deux déluges sonores. Mais alors que Tim Shaw est capable de faire preuve d’une plus grande finesse, on peut aussi regretter que tout l’album ne soit pas du même acabit.

Fabrice ALLARD
le 09/10/2005

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