(Bip-Hop / La Baleine)
00/01/2002
Electronique
Bip-Hop / Cray / Electronica
De Cray, on ne connaissait qu’un titre paru l’an dernier sur le volume 4 des compilations Bip-Hop Generation. Ce seul morceau de près d’un quart d’heure nous avait laissé perplexe, et l’album est l’occasion de mieux cerner le travail de cet australien.
On trouve également sur Undo des titres très abstraits qui ne sembles être que de l’expérimentation pure, détachée de toute contrainte rythmique et mélodique. Rahos en est un bon exemple : bruitages abscons, gargouillis, ronflements, crépitements, avec une multitude de notes synthétiques menées à toute allure.
Dans un style similaire on trouve Usker et Mar562001, avec des sons concrets et une mélodie au second plan pour le premier, des ambiances aquatiques et imitations de chants d’oiseaux pour le second qui se voit perturbé de passages à la saturation métallique.
D’autre part quelques morceaux hésitent entre expérimentation pure et une musique plus classique. Ainsi Wdd56-Broadband se partage entre bruitages très violents, rythmique martelante, chuintements, et une superbe et douce mélodie pour un long final ambient. De même les calmes souffles et grésillements du premier morceau (Mothersboard) laisse petit à petit la place à une magnifique mélodie qui se sature lentement.
Ces mélanges de terres vierges et d’éléments connus s’avèrent fort séduisants
Au rayon des chefs d’oeuvres, on notera Rd0blst avec ses vagues synthétiques ondulants gravement tandis que des glitchs se glissent dans le creux de ces vagues, et _rvrsdle où une vieille imprimante matricielle se voit passée à la moulinette de la distorsion, lentement torturée pendant qu’une basse filtrée ponctue le morceau.
On termine avec le meilleur, soit Forna, qui ne surprendra pas les fans de Fennesz mais ravira les fans de Endless Summer. Mélodie tout au long du morceau, perturbée par quelques bruitages. Pour couronner le tout, ce magnifique morceau se voit habillé d’un vidéo clip en accord parfait avec la musique : images plus ou moins abstraites qui sautent, accélèrent et ralentissent au gré des clics et bleeps de la musique. Le visuel est d’ailleurs tout aussi soigné à l’extérieur puisque cet album trouve place dans un joli digipack gris anthracite et métallisé.
Vous l’aurez compris, Undo est un disque magnifique, qui demandera sûrement un petit effort aux premières écoutes avant de révéler toute sa richesse. On sait déjà qu’on n’est pas près de s’en lasser.
le 11/08/2002