21/09/2002
Centre Pompidou,
Paris
Centre Pompidou / General Magic / Hecker / Pita / Russell Haswell / Yasunao Tone
Après le label Morr Music il y a deux jours, c’est aujourd’hui Mego qui est à l’honneur au Centre Pompidou. Initialement prévu au parking, cette soirée sera finalement bien plus conventionnelle qu’elle n’aurait du l’être puisque comme pour tous les autres concert, c’est dans le confort de la grande salle que nous attendons le premier concert.
C’est General Magic et Pita qui débutent la soirée, accompagnés par Tina Frank, graphiste qui travaille entre sur les pochettes de disques Mego.
Leur set d’une vingtaine de minutes fut une succession de bruitages sous forme de chuintements, alarmes, grésillement, bruits de voitures de course, souffles et autres notes synthétiques. Si la base du concert était formé par les deux musiciens, Tina Frank ajoutait avec ses dessins réalisés en direct, une nouvelle dimension, son logiciel créant lui aussi des sons qui venaient d’ajouter à la musique de General Magic et Pita.
Au passage un petit clin d’oeil dans ses dessins puisqu’elle a réalisé un brouillon de la pochette du dernier album de Pita.
Après cette première partie plutôt ludique, nous aurons droit à une deuxième partie très sérieuse, pour ne pas dire austère. Celle-ci est assurée par Florian Hecker (Mego) et Yasunao Tone que l’on ne connaissait pas avant ce soir. Ce dernier s’illustre toutefois par 40 ans de musique improvisée, une discographie qui passe par Tzadik (label de John Zorn) et déjà une collaboration avec Hecker puisqu’il a déjà remixé ce dernier.
Leur prestation se déroulera en trois temps. Le japonais tout seul pour commencer avec un déluge de bruitages électroniques aux sonorités guère surprenantes. Si cette performance d’à peine un quart d’heure marque les esprits, c’est plus pour son abstraction, sa dé-composition tant rythmique que mélodique, dont s’échappe parfois quelques sonorités connues, sorties d’un vieux jeu vidéo.
Florian Hecker ensuite, sur une même durée, marque une cassure nette et agréable. Ici tout semble particulièrement construit, les sonorités sont varient tant en tonalité, qu’en durée, aux textures tantôt claires, tantôt denses, et rivalisant presque à égalité avec les silences. Expérimental mais pourtant immédiatement séduisant, mais peut-être aussi moins original. On pensera par moment à des oeuvres expérimentales des années 70.
Pour terminer nos deux hommes joueront ensemble une vingtaine de minute mais notre attention baissera rapidement alors que leur musique ressemblait étrangement à du Yasunao Tone en solo.
Dernière partie, Russel Haswell, seul, accroupi par terre. Il lance une petite musique ambient et abandonne la scène. Il revient avec des munitions, soit deux canettes de bière, sous les applaudissements. Il jette sous blouson à terre et s’installe derrière son laptop, comme un gain dans sa chambre s’amusant avec ses jouets.
Son concert fut très linéaire, commençant par des crépitements formant une rythmique rapide, petit à petit entrecoupé de déchirements de plus en plus fréquent jusqu’à ce que ces derniers forment presque une nappe continue. Celle ci semble ensuite découpée en micro-samples, transformant les crépitements en grésillements irréguliers qui finiront par créer eux aussi une texture unique. La suite alternera entre ces composantes de base, généralement reliée par des glissando électroniques.
Notre attention aura quelques peu varié au fil de ce concert, et la fin de ce dernier live sera une libération.
le 02/10/2002