30/10/2009
Instants Chavirés,
Montreuil
À Moi / Birds In The Brickwork / de bruit et de silence / Epic45 / Instants Chavirés / My Autumn Empire / The Toy Library
Dans la foulée de leur mini-album In All The Empty Houses, et alors que leur passage à Paris il y a deux ans et demi avait été convaincant sur le coup mais peu marquant en se décantant, les Anglais d’Epic45 étaient de retour en France. Pour cette soirée, organisée par debruitetdesilence, les Français d’À Moi étaient chargés d’assurer la première partie pour ce qui, en vérité, fut plutôt la première moitié d’une double affiche, les groupes se produisant une heure chacun.
Fondé par les deux guitaristes et le batteur d’Innocent X, À Moi compte également dans ses rangs Steve Wheeler, bassiste du groupe australien Heligoland. Sur leur post-rock dans lequel ces quatre instruments interviennent à part égale, Cédric Leboeuf pose des textes souvent descriptifs. Sans se parer de la dimension politique que d’autres groupes français adeptes de ce post-rock parlé affectionnent, ces petits récits, pas forcément cohérents et assez sombres, se tournèrent fréquemment vers la nature et le rapport que l’homme entretient avec elle. Traversant quelques passages plus sonores, marquées par des consonances plus grasses apportées à la demi-caisse de Cédric Leboeuf, les compositions d’À Moi reproduisirent cependant un schéma un peu trop identique d’un titre à l’autre, si bien que leur prestation nous parut un rien trop longue mais ravit un public principalement déplacé pour eux. Au reste, près de la moitié de celui-ci quitta les Instants Chavirés sans tarder… et sans savoir ce qu’ils allaient manquer.
S’ils n’étaient que deux en 2007, les Britanniques d’Epic45 se déplacèrent en nombre cette fois-ci, puisqu’autour de Ben Holton et Rob Glover, on trouva un batteur et deux autres acolytes aux claviers, Glockenspiel, machines et rythmiques programmées. En bonne logique, leur set débuta par deux titres extraits de leur dernier disque en date (Ghosts On Tape et We Were Never Here), parfaitement à même d’installer leur post-rock-lo-fi, parcouru d’un chant hautement mélancolique et magnifié par endroits par la guitare réverbérée de Rob Glover. Probablement davantage présente que sur les récents enregistrements du groupe, cette dernière se trouva également au centre de Summers First Breath et England Fallen Over, somptueux témoignages de la capacité de la formation à intervenir dans un post-rock plus enlevé et porté par les pulsations enregistrées, lancées au pad par l’un des compères et doublonnant donc avec celles impulsées par la batterie. Au-delà de cette micro-critique, on regretta aussi une durée trop brève de chaque titre, sensation renforcée par la diffuse impression que le groupe était presque heureux de terminer quasi-prématurément chaque morceau. Partant, nous ressentîmes un léger creux dans le deuxième tiers du concert, notamment lorsque le piano fut mis en avant au détriment de la guitare (Walk Led To Happiness) ou que le tempo s’alanguit nettement (Onwards As The World Sinks). Mais rapidement, l’alliage du début du concert se reforgea, le caractère poignant de leur musique se fit jour (In All The Empty Houses, le plus rare (Re)Sculpted By Winter extrait de leur chef-d’œuvre Slides) et le concert se termina sur cette note plus que positive.
le 03/11/2009