Winter Family

 date du concert

01/11/2011

 salle

Point Ephémère,
Paris

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Point Ephémère / Winter Family

 liens

Winter Family
Point Ephémère

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Après cinq concerts en trois ans et demi relatés sur ces pages, Winter Family n’y était plus présent depuis décembre 2009, et pour cause puisque le duo était parti vivre aux États-Unis. De retour en Europe au moment où vient de paraître leur second album, les deux musiciens reprennent naturellement le chemin des tournées en commençant, pour Paris, par une véritable salle de concert, changeant un peu des églises et cryptes auxquelles ils nous avaient parfois habitués. C’est ainsi au Point Éphémère qu’on se rendit pour assister à une soirée dont la tête d’affiche n’était curieusement pas Winter Family mais HRTK, groupe plus noise et indie rock pour lequel on ne resta pas.

Pour ouvrir les débats, Tropic of Cancer était programmé. Duo californien, le groupe n’avait dépêché en Europe que sa chanteuse (Camella Lobo), rejointe néanmoins par une bassiste pour cette tournée (Taylor Burch). Depuis quelques années, on sait assister à un retour des compositions entre cold-wave et shoegazing, principalement porté par des groupes anglais, avec plus ou moins de réussite. Pas forcément répugnant par principe, ce type de proposition affiche clairement ses caractéristiques mais aussi ses limites : voix noyée sous la batterie programmée, engloutie sous les instruments et, subséquemment, inintelligible, basse saturée et rapide, courts morceaux envoyés avec une énergie certaine et l’impression diffuse d’entendre plusieurs fois le même titre, etc... Et surtout, le sentiment qu’à force d’effets (delay et réverbération, principalement), aussi bien les voix que les instruments se trouvent très loin de l’auditeur, perdus au milieu d’un océan de traitement sonore, insaisissables voire extérieurs.

Dans une configuration resserrée (seuls Ruth Rosenthal et Xavier Klaine étaient sur scène, un piano électrique remplaçait le piano à queue souvent utilisé) évidemment due aux contraintes du lieu, Winter Family prit place autour de 21h15 pour un set d’une petite heure. Comme de coutume, Ruth Rosenthal délivrait des textes en spoken word tandis que Xavier Klaine opérait au piano. Pour l’apport percussif, Ruth avait autour d’elle une batterie assez complète (toms, cymbales) dont elle usait par frappes ou roulements (aux mailloches ou directement avec les poings) afin d’accompagner ses paroles aux relents toujours aussi sombres. De fait, d’un morceau à l’autre, il était question de maisons en feu, de bombes israéliennes, de peur de la lumière ou de la chaleur, voire d’explosions et de rafales de mitraillettes reproduites, dans une simili-beatbox, par Ruth elle-même. Quand la partition instrumentale se faisait plus légère, les textes conservaient néanmoins cette part sombre (Auschwitz). Rejoint à l’harmonium sur un titre par Fabien Lehalle, le duo termina sa prestation par un titre à support visuel (un petit dessin animé assez enfantin) et emporta sans souci l’adhésion d’un public bien fourni. Si le contexte de la salle avait pu laisser craindre une forme d’affadissement de leur set (il est vrai que le touché des notes du clavier électrique laissa moins de possibilités à Xavier qu’un grand piano), on quitta le Point Éphémère largement rassuré.

François Bousquet
le 07/11/2011

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