Alva Noto / Cabaret Contemporain

 date du concert

02/05/2013

 salle

La Machine du Moulin Rouge,
Paris

 tags

Alva Noto / Carsten Nicolaï / Château Flight / La Machine du Moulin Rouge

 liens

Carsten Nicolaï
Alva Noto
Château Flight
La Machine du Moulin Rouge

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Très présent sur ces pages (il s’agit de la huitième recension d’un de ses concerts solos donnés ces dix dernières années, sans compter ses prestations en collaboration avec d’autres musiciens), Alva Noto passait à nouveau par Paris, optant cette fois-ci pour la Machine du Moulin Rouge. Fort bien remplie en ce début mai, la salle de Pigalle avait programmé, en ouverture de soirée, Cabaret Contemporain pour son « Terry Riley Project », revisitation des pièces du compositeur états-unien effectuée en compagnie de Château Flight.

C’est donc peu après 21h que les sept musiciens s’installèrent sur scène, Gilb’r et I:Cube étant debout au fond, derrière une table où étaient disposées leurs machines, tandis que le quintet formant Cabaret Contemporain formait un arc de cercle à l’avant-scène. Deux contrebasses, un piano, une batterie et une guitare composent cet ensemble, chaque instrument étant mis à contribution pour créer des morceaux inspirés des créations de Terry Riley et agrémentées, donc, d’ajouts électroniques. Il en résulta une rencontre entre musique concrète et inflexions plus dansantes, marquée par une belle interaction globale entre instruments et électroniques, poussant petit à petit la chose vers des rivages plus club.

Néanmoins, on dut déplorer un mix assez brouillon (homogénéisant si l’on adopte un point de vue plus empathique) conduisant les contrebasses et le piano à ne s’entendre, la moitié du temps, que pour leur aspect percussif : archet frappant les cordes, poings tapant les touches, cordes de contrebasses slappées ou étouffées avec la main gauche, cordes du piano préparé pincées, etc… Quant à la guitare, elle se faisait la plupart du temps inaudible, sauf pour quelques accords pincés aux consonances psyché. Naturellement, le style appelait un étirement sur la longueur (travail sur la répétition, forme de sérialité musicale) mais un set d’une heure nous parut un rien trop ambitieux, a fortiori quand d’autres concerts sont programmés ensuite.

Paru il y a un an et demi, Univrs sert de support aux prestations actuelles d’Alva Noto, l’Allemand donnant une traduction scénique de son album comme il avait pu le faire précédemment avec Xerrox ou Unitxt. Cohérente avec son parcours et sa discographie, cette démarche génère toutefois un aspect trop programmatique de ses concerts, notamment dans l’utilisation des visuels : reprise de la charte graphique de cet album, façon circuit imprimé ou mapping de réseau avec vision d’ensemble pour le premier titre puis zoom sur chaque composant par la suite. Musicalement également, peu de surprises avec ce traditionnel mélange de hautes fréquences, de claquements sonores, de micro-larsens et de rythmiques minimalistes et métronomiques. Demeurant quand même impressionnante, la performance de Carsten Nicolai put également saisir les auditeurs en ayant recours à des éléments plus abrasifs ou en basculant soudainement dans quelques secondes arythmiques, uniquement portées par un son type modem 56k qui se connecte, avant de repartir de plus belle tandis que les flashes aveuglant crépitèrent derrière lui.

François Bousquet
le 16/05/2013

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