(False Industries / Import)
30/07/2014
Electronique
Lorsqu’il y a quelques mois, on concluait la chronique de Baltia, on pariait sur une continuité pour Delphi, volume suivant de la trilogie alors ouverte par Yair Etziony. Au moment où il s’agit de rendre compte de cette nouvelle sortie de l’Israélien, il faut reconnaître s’être trompé, le musicien faisant montre d’une nouvelle évolution, délaissant pulsations et ambiances techno pour une musique arythmique très sombre, travaillant sur les oscillations et une forme de tectonique des plaques sonores.
La mise en place d’une note tenue très grave sert ainsi de fondement à la majeure partie des morceaux de l’album, note légèrement triturée par la suite, adjointe de grésillements ou de modulations et parfois rejointe par un micro-larsen, un souffle électronique ou des tonalités plus métalliques. L’ensemble, bien que constitué de huit pistes assez différenciables, se signale par une belle homogénéité, façon plongée dans les profondeurs. Pour autant, les plages ne se font jamais oppressantes, sachant même réserver un espace plus lumineux en milieu de disque (Know Thyself).
Plus encore, Etziony sait quitter son agencement initial pour intégrer des traits de guitare électrique et livrer, avec le morceau-titre, une proposition nettement plus tendue et nerveuse. Enfin, comme s’il s’agissait de bâtir un pont vers Albion, troisième volet de la trilogie, Phyton, morceau de clôture de Delphi, voit revenir des pulsations, régulières et sombres.
le 13/10/2014