(Staubgold / La Baleine)
20/02/2015
Rock
Improvisation / Kammerflimmer Kollektief / Post-Rock / Staubgold
Leur quatrième album avait été chroniqué sur ces pages en son temps, ainsi que des participations à des compilations, place à présent au dixième long-format de Kammerflimmer Kollektief. Comme à son habitude, le groupe allemand évolue entre post-rock, improvisation et free-jazz, pour un album hébergé, comme depuis une douzaine d’années, chez Staubgold, label dont on apprend qu’il s’est installé à Perpignan en 2011.
À l’image de plusieurs autres formations opérant dans ce registre musical, la contrebasse de Johannes Frisch occupe une place particulière, se retrouvant fréquemment prise dans un dialogue avec l’harmonium d’Heike Aumüller, étant frappée assez sèchement ou bien jouée très rapidement. Pour apporter une touche plus mélodique et moins aride, la guitare de Thomas Weber se pare d’effets et trace de belles volutes (Désarroi #3 : Burned). Le caractère improvisé de l’ensemble peut néanmoins donner l’impression de se trouver face à quelque chose de plutôt disparate, voire foutraque, comme si chacun jouait un peu dans son coin et s’en donnait à cœur joie.
Afin de soulager l’auditeur, de lui offrir autre chose, les Allemands ont posé, au milieu de Désarroi, un morceau chanté par le doux timbre d’Heike Aumüller, parcouru d’une guitare électrique aux arpèges caressants. Mais, attention, il s’agit d’un leurre puisque, parvenu à la moitié du titre, d’autres composantes viennent s’intégrer, déglinguant un peu le sage ordonnancement envisagé (Evol Jam (Edit)).
Autre morceau différent avec le caudal Zurück zum Beton (Version), reprise de S.Y.P.H., étirée et ralentie, ayant laissé ses oripeaux punks (guitare un peu grasse, batterie binaire, chant à la limite du cri) pour enfiler des habits plus veloutés : rondeur de la contrebasse, batterie jouée aux balais, voix d’Heike Aumüller articulée, guitare enrobante.
le 20/05/2015