du 13/03/2018 au 21/04/2018
Fondation d’entreprise Ricard,
Paris
Alors que le programme de salle nous fait savoir que les présentes œuvres de Tarik Kiswanson sont assez différentes de ses précédentes « qui ont fait [s]a renommée », nous devons admettre ne pas avoir de souvenir de productions antérieures du plasticien. Pourtant, sa liste de participations à des expositions collectives fait qu’on a dû le voir précédemment, mais sans être marqué par son travail. On arrive donc assez vierge dans l’espace de la Fondation d’Entreprise Ricard, pour tomber face à cinq sculptures combinatoires, intitulées chacune Mother Form.
Constituées d’un incubateur, tels ceux qu’on trouve dans les salles de néo-natalité des hôpitaux, et de caissons métalliques de rangements, ces sculptures se présentent sous différentes formules : caisson posé horizontalement ou verticalement sur l’incubateur, installé à côté, etc… Ces constructions un peu aléatoires, comme l’utilisation d’incubateurs, renvoient alors aux différentes compositions du génome humain et font alors penser à une volonté de s’attacher à des corps augmentés, mécanisés, voire robotisés. Cette même démarche se retrouve d’ailleurs dans Birth, mannequin d’enfant en bronze, dont l’avant-bras est en aluminium.
Thématique très en vogue actuellement, dans le secteur du cinéma ou de la littérature, le transhumanisme trouve ainsi une déclinaison dans le champ plastique, déclinaison renforcée par la présence de voix (Kiswanson et un enfant, dialoguant) dans la grande salle. Alors qu’on pourrait imaginer, avec un tel descriptif, que l’exposition se montre froide et désincarnée (grand espace et peu d’œuvres, couleur grise, matériaux de verre et de métal, aspect fonctionnel des composantes des Mother Form), ces participations vocales apportent chaleur et humanité à la proposition du Suédois.
le 11/04/2018