(Karlrecords / Import)
14/10/2022
Electronique
Pour son nouveau long-format, Giulio Aldinucci reste fidèle à Karlrecords, label sur lequel il sort ses albums solo depuis 2017, tandis que les disques réalisés avec d’autres trouvent refuge sur d’autres structures. Alors que ses précédents travaux se tournaient volontiers vers une ambient assez sombre, Real nous paraît moins opaque, par la grâce de l’introduction de quelques éléments instrumentaux plus organiques, en sus des nappes et souffles.
Assurément, ces derniers constituent toujours la matrice de la musique de l’Italien, de même que la présence de vocalises féminines à la mysticité délibérée, qui viennent teinter d’étrangeté chacun des huit morceaux de ce disque publié en vinyle et cassette, pour les formats physiques. À ce titre, Smoke On The River s’avère particulièrement symptomatique : alors que le début du morceau paraît s’avancer vers quelque chose d’assez noir, voire malaisant (avec ce violon un peu grinçant), le dernier quart du titre offre quelques notes ouatées de clavier, qui servent à la fois d’amortisseur cotonneux et de contrepoint aux précédents développements. Sentiment assez voisin sur Hyperobject A, avec ses battements d’arrière-plan, entre frappes aux balais sur une caisse claire détimbrée et basse un peu slapée, matériaux qui confèrent même une consonance un peu arabisante à la musique de Giulio Aldinucci.
Avec son intitulé et ses intentions affichées (proposer quelque chose d’authentique, tout en démontrant comment les transformations sonores peuvent façonner une autre réalité), l’album laissait effectivement présager ce recours plus fréquent à des instruments réels. De fait, on les retrouve donc sur ce nouveau long-format, qui ne relâche pas, en parallèle, ses efforts sur la mélancolie sous-jacente à ce registre musical, ni sur la profondeur de son propos.
le 31/01/2023