Hofesh Schechter
du 27/06/2024 au 17/07/2024
Théâtre de la Ville,
Paris
Rouvert en septembre dernier après sept ans de travaux, le Théâtre de la Ville (auquel le nom de Sarah Bernhardt a été accolé) peut dignement accueillir la nouvelle proposition d’Hofesh Schechter, habitué des lieux. Après avoir admiré la réhabilitation du bâtiment Second-Empire, avec son vaste hall aux couleurs chaudes et la visibilité redonnée aux feuilles d’or que François Morellet avait disposé sous les gradins en béton, on peut emprunter les escaliers latéraux pour gagner des sièges plus confortables, avec toujours cette disposition très pentue des rangées. Affichant complet pour les trois semaines de spectacle, cette nouvelle chorégraphie, créée à Paris, se veut toujours aussi collective et marquée par les gestes « signatures » de l’Israélien.
Bras élancés et poignets cassés, mains qui se secouent, déplacements de groupe en arrière, courses immobiles, lignes qui se croisent, gestes saccadés : le vocabulaire d’Hofesh Schechter est connu, même sans jamais avoir vu de pièce de sa part, tellement son travail irrigue d’autres arts (avec, notamment, le succès d’En Corps, le film de Cédric Klapisch qui tournait autour d’une jeune femme intégrant sa compagnie). Condensés dans les vingt premières minutes d’une magnifique ouverture, ces différents mouvements sont effectués de concert avec un jeu sur les rideaux, les lumières et les ruptures de rythmes. Entre éclairage rouge sang et diffusion ouatée, les interprètes évoluent tandis qu’une musique, œuvre de l’Israélien lui-même, gronde à l’arrière-plan.
Attaché à la mise en scène au-delà du travail chorégraphique, Schechter joue ainsi sur la profondeur de la cage de scène (plusieurs rangées de rideaux se dévoilent progressivement), sur les capacités apportées par ces tentures (secouées, ouvertes et refermées prestement, structurant l’espace) et sur le rapport scène-salle en cassant le quatrième mur à un moment. Un trio de musiciens intervient aussi, passant rapidement de cour à jardin, des instruments à vent aux claviers, de la salsa au jazz, jusqu’à un final plus électro-rock, Leur présence permet de nous transporter, quelques instants, dans une forme proche du cabaret, quand les danseurs s’asseyent au sol pour les observer, ou bien qu’ils livrent quelques courtes saynètes.
Sans trop forcer le symbolisme autour des rêves, Hofesh Schechter offre tout de même des séquences plus énergiques que d’autres et quelques tableaux signifiants (un personnage seul, à l’écart d’un groupe qu’il rejoindra par la suite, un autre se retrouvant nu devant tout le monde…) à l’image d’une nuit qui alternerait différents registres de songes. Avec ce spectacle à l’énergie débordante, le chorégraphe emporta un public, certes conquis d’avance, mais qui lui livra une ovation méritée.
Autres dates :
– 03/10/2024 et 04/10/2024 : Theater - Rotterdam
– du 09/10/2024 au 12/10/2024 : Sadler’s Wells Theatre - Londres
– du 17/10/2024 au 19/10/2024 : Fonderie Limone Moncalieri - Turin
– du 23/10/2024 au 25/10/2024 : Théâtre Liberté - Châteauvallon
– du 20/11/2024 au 23/11/2024 : MC2 - Grenoble
– du 11/12/2024 au 13/12/2024 : Théâtre des Salins - Martigues
– du 17/12/2024 au 19/12/2024 : Gémeaux - Sceaux
– du 19/02/2025 au 23/02/2025 : Central - La Louvière
– du 27/03/2025 au 29/03/2025 : Théâtres de la Ville - Luxembourg
– 01/04/2025 et 02/04/2025 : Château Rouge - Annemasse
– 05/04/2025 : Carré Sainte-Maxime - Sainte-Maxime
– du 08/04/2025 au 10/04/2025 : Théâtre Sénart - Lieusaint
– 16/05/2025 : Festpeilhaus - St Poelten
– du 20/05/2025 au 22/05/2025 : Comédie - Clermont-Ferrand
le 05/07/2024