Michael A. Muller

 date du concert

10/10/2025

 salle

Archipel,
Paris

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Archipel / Michael A. Muller

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Archipel

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En marge de Balmorhea (dont on ne sait trop, malgré la récente parution d’une musique de film et une tournée italienne au printemps dernier, si le duo a encore un avenir), Michael A. Muller s’est lancé dans une carrière solo. Pour ses premiers concerts dans ce format, il a choisi l’Europe, terre toujours réceptive à son travail (nombreux passages avec son groupe, signature sur le vénérable label Deutsche Grammophon) et, pour Paris, l’Archipel, cinéma du boulevard de Strasbourg qui a transformé la plus grande de ses deux salles en espace dédié au théâtre et concerts (mise en place de rampes de spots, cabine de projection mutée en foyer et bar, ajout de banquettes en périphérie).

Delawhere

Pour ouvrir la soirée, face à une cinquantaine de personnes, Delawhere (on appréciera le jeu de mots) s’assit derrière trois instruments, pour une demi-heure d’électronique baignée dans des lumières bleues, blanches et fuchsia. Avec un de ses claviers au son un peu voilé et un autre aux tonalités plus brutes, le Français put enchaîner des morceaux dans lesquels un peu trop de séquences nous parurent pré-enregistrées : rythmiques, nappes et même quelques suites de notes un peu jazzy (alors, donc, qu’il disposait de trois instruments). De même, la construction de son set nous sembla globalement perfectible : enchaînements et transitions trop marqués, décalage entre quelques boucles rythmiques franches et s’accélérant et, d’autre part, des accords de piano donnés dans le même registre, sans paraître tenir compte des concours parallèles. En somme, rétrospectivement, le meilleur morceau fut le premier, avec des pulsations plus régulières, et un ensemble mieux équilibré.

Après une dizaine de minutes de battement, Michael A. Muller prit place sur scène, une simple guitare acoustique à la main, branchée pour être reprise dans les enceintes, sonorisation doublée par la présence d’un micro plus précis à la hauteur de sa rosace. Pendant une cinquantaine de minutes, l’Étatsunien donna des morceaux en finger-picking, sans aucun effet, sans chant, et très majoritairement en arpèges, dans un tempo lent et une démarche non ostentatoire. Une fois intégré ce postulat, la prestation manqua alors cruellement de variété et de renouvellement, générant quelques départs de spectateurs dans les trois premiers titres. Une réinterprétation de The Myth (extrait de l’album The Wind de Balmorhea) et un hommage à David Lynch reprenant quelques accents de Twin Peaks (agrémenté de hammers et pull-offs, techniques permettant d’apporter quelques variations sonores) purent toutefois attraper un peu plus l’oreille.

Michael A. Muller

S’excusant de devoir, entre chaque morceau, réaccorder (longuement) son instrument vieux de soixante ans, le musicien, pour ce deuxième concert seulement, commit quelques ratés : doigts posés dans la mauvaise case ou cordes qui accrochent. Face à cette forme d’aridité, à la limite du maniérisme, mais sauvée par la sincérité de Muller, on se souvint que, lors de la dernière venue de Balmorhea, on avait relevé qu’il agissait uniquement à la six-cordes, et que le groupe se dirigeait de plus en plus vers quelque chose de dépouillé, délaissant progressivement les riches instrumentaux qui avaient fait leur réussite. Voyons donc cette prestation comme la suite logique de cette évolution…

François Bousquet
le 13/10/2025

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