(Peak / Import)
03/10/2025
Electronique

Pour se distinguer de ses sorties sous son nom propre, et alors que Silencio (autre projet parallèle) s’est arrêté depuis plus de dix ans, Julien Demoulin se présente sous de nouveaux atours pour ce Forever Elusive, publié en cassette par Peak, sous-label de Fantasy Enhancing (lui-même sous-structure de Neo Ouija). À nouvelle appellation (Forest Dweller), nouvelle orientation normalement : sur la quarantaine de minutes proposée par le Français, il y a un peu de cela, car il nous est servi une electronica douce, parsemée de petites notes mélodiques, dans une arythmie assez cotonneuse.
Tandis que pseudonyme et pochette (ce lac en bord d’une forêt dense dans lequel une personne se baigne) laissaient imaginer une orientation très sylvestre de la musique de Forest Dweller (pépiements d’oiseaux, froissements de feuilles, murmures de l’eau, etc…), on sera gré au Français de choisir une veine moins symboliste, mais tout aussi cohérente. De fait, il livre une musique de petit matin, délicates suites de notes qui paraissent très lentement s’étirer, graciles structures qui prennent progressivement forme et fins morceaux qui résonnent comme des sorties d’engourdissement nocturne.
À l’image de tels moments, et pour ne pas offrir quelque chose de trop éthéré, Julien Demoulin convient qu’il faut intégrer des changements et ébranler un peu son propos. C’est ainsi que quelques pulsations sourdes parcourent Once A Common Effort, soutiens habiles des gouttelettes de clavier plus claires. Plus loin, sur le morceau-titre, ce sont des samples captés in vivo (paroles attrapées, bruissements divers) qui apparaissent en contrepoints des bribes mélodiques. Au-delà de ces singularités, on pourra estimer Forever Elusive trop peu varié, puisqu’on retrouve les mêmes éléments chromatiques sur les neuf morceaux d’un album conclu par un titre joué avec Christophe Bailleau, mais cela permet aussi de bien poser les bases de ce nouveau projet.
le 20/10/2025