01/11/2025
Maison de la Radio et de la Musique,
Paris
Passé le vingtième anniversaire de Présences Électronique, le festival annuel du GRM reprend, pour cette saison, son positionnement au cœur de l’hiver, et laisse place, en ouverture d’année, à des sessions « Akousma », données dans le studio 104 de la Maison de la Radio et de la Musique. Répartis sur les trois jours de fin de semaine, les plateaux proposés reprenaient le traditionnel format d’une pièce de répertoire suivie de quatre prestations interprétées depuis la console, manière optimale d’apprécier les interactions réalisées avec l’acousmonium et ses dizaines d’enceintes (même si cela se fait un peu au détriment de l’expérience classique d’un concert).
Diffusée par François Bonnet lui-même, Immersion permit d’entendre le travail de Costin Miereanu, ensemble très classique d’électroacoustique et très couru en ces lieux, au sein duquel on releva quelques poussées métalliques un peu singulières. Déjà appréciée début 2023, lors d’une soirée du GRM au 104, Diane Barbé y avait livré une proposition très onirique, avec outils et instruments fabriqués à la main, dont des appeaux à oiseaux. Reprenant le fil d’une musique à l’aspect narratif complètement revendiqué, la Française superposa des souffles et introduisit tapotements, crépitations, gouttelettes et bruits semblables à des pas dans la neige. Les sons micro-électroniques de Signe Singe, plutôt contenus dans leur déploiement, bénéficièrent d’un double travail de mise en espace et en lumière, avec une intégration progressive de plus en plus d’enceintes, illuminées au fur et à mesure, dans un ballet assez séduisant.
Autre musicien s’étant déjà produit à une soirée du GRM (en 2012, à Présences Électronique), Hervé Birolini n’y avait pas séduit notre rédacteur d’alors. Pour Des Possibles, ses glitchs et froissements électroacoustiques s’avérèrent plus intéressants, conduisant à un ensemble plutôt riche, dont le gros quart d’heure se conclut par une montée en puissance jusqu’à une sorte de tempête sonore. Servie par un éclairage bleu des haut-parleurs qui conférait une dimension assez futuriste aux motifs, cette pièce assumait aussi cette caractéristique pour son volet musical.
Après l’entracte, et alors qu’un problème technique empêcha de nouvelles variations lumineuses, bloquant les spots dans une seule position, place à des musiciens étrangers, avec Soft Collisions jouée par Benedikt Alphart. Réalisée à partir de field recordings, la pièce de l’Autrichien connut un faux départ, dû à un autre souci technique, avant de pouvoir livrer ses agrégats sonores et souffles un peu rauques, pour un résultat un rien convenu.
Enfin, dans la continuité d’As If, paru l’an passé sur Hallow Ground, Miki Yui ouvrit sa prestation par des pépiements d’oiseaux digitalisés. Partant, là aussi, d’enregistrements faits sur le terrain, Transient - Un Arbre offrit des gouttelettes et autres bruits d’eau, pour produire quelque chose de très onirique. Une onde oscilla également au creux de la composition de la Japonaise, pour donner une vingtaine de minutes pertinentes bien qu’il aurait pu être davantage joué avec l’acousmonium, en relais de la spatialisation possiblement conçue avec ce morceau.
le 03/11/2025