(Moteer Records / Import)
04/12/2006
Electronique
Electronica / Moteer Records / The Archivist / The Boats / Theodore And Hamblin
Fidèles au rendez-vous automnal, les Anglais de The Boats nous livrent leur troisième album en autant d’années, sur Moteer bien évidemment, label géré par l’un des deux membres du groupe : Craig Tattersall.
Si instrumentalement, l’ambiance est globalement identique à celle qu’ils prisaient jusqu’alors (soit une electronica-acoustique vaporeuse aux doux cliquetis, petites rythmiques et mélodies issues d’un Glockenspiel), la différence se fait au niveau du chant. On était habitué à celui d’Elaine Reynolds, qu’on retrouve ici sur la moitié des morceaux ; on découvre maintenant celui, masculin, de Chris Stewart qui officie sur la moitié des titres. Comme les deux chanteurs interviennent parfois ensemble, il ne reste plus que trois morceaux purement instrumentaux. Il serait un peu simple et facile de dire que ce sont nos préférés mais force est de constater que, si la voix embrumée d’Elaine se marie bien à la musique de The Boats (et encore, elle est souvent, et de manière pas très heureuse, mixée très en avant : If You Leave Me, Can I Come Too ?), celle de Chris souffre d’une connotation trop data-pop dans son timbre (May Our Enemies Never Find Happiness,You’re an Idiot, The List Of Our Mistakes).
A côté de cela, les lignes instrumentales des Anglais se font toujours convaincantes, mêlant avec grâce traitements d’éléments réels (guitare, piano, percussions) et contenus synthétiques (Wasn’t Changing Your Mind An Option ?). Même les chœurs, œuvres des deux chanteurs précités, font l’objet d’un travail intéressant, les situant à hauteur égale des éléments autres. Ainsi, le problème, selon nous, vient bien du chant principal, surexposé par rapport au reste, ayant plutôt tendance à alourdir l’ensemble et à « banaliser » la musique de The Boats. On avait déjà pu exprimer, à l’occasion du tour EP partagé avec Pendle Coven, des réserves sur la présence au chant de Chris Stewart (appelé Stuart à l’époque), on ne peut qu’à regret les confirmer sur un album qui sonne donc comme la première véritable déception engendrée par le duo anglais et qui clôt une année plutôt en retrait pour Moteer, label qui jusqu’alors nous avait habitués au très haut niveau.
le 21/12/2006