Ryoji Ikeda : Test Pattern

 date du concert

07/04/2011

 salle

Centre Pompidou,
Paris

 tags

Centre Pompidou / Ryoji Ikeda

 liens

Ryoji Ikeda
Centre Pompidou

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On partait plutôt enthousiaste à l’idée de voir un nouveau spectacle de Ryoji Ikeda que l’on n’avait pas vu en solo depuis Datamatics en 2007. Il présentait ce soir une version live de Test Pattern, dernier album du Japonais chroniqué sur ces pages, publié en 2008 chez Raster Noton.

Surprise d’abord, Ryoji Ikeda se produit sur scène. De mémoire, c’est la première fois qu’on le voit installé ainsi face aux spectateurs, alors qu’il est habituellement à la console de mixage, derrière ou au milieu des spectateurs. Pour le reste, pas de gros changements : le fond de scène est un immense écran qui sert aux projections monumentales de l’artiste qui fait ainsi partie intégrante de son œuvre.
Ça débute de façon intéressante, de grosses ondes sonores, pures, qui glissent vers les aigus, donnant l’impression d’un léger déphasage entre deux fréquences proches. De la même façon, des lignes horizontales parcourent un écran divisé en deux. Chaque moitié semble représenter l’une des ondes, avec ces lignes qui se rattrapent puis se distancent sans cesse (phase / déphasage) en se faisant de plus en plus fines au fur et à mesure que les tonalités se font aiguës. Après un Datamatics qui était mathématique mais graphiquement illustratif, on comprend assez vite ici que Ryoji Ikeda est revenu à une simple et pure représentation graphique de sa musique, déclinant ses patterns sonores en motifs visuels, tout en restant dans une parfaite abstraction.

Ryoji Ikeda - Test Pattern (live)
Photo de Liz Hingley, 2008

Passé cette introduction, ce sera donc une cascade de codes barre qui défileront à l’écran, sautillants, clignotants, cisaillés sous forme de rubans ayant chacun leur vie propre. Bizarrement, on trouvera que si musicalement cela fonctionne bien, avec une multitude de claquements et cassures rythmiques, l’écran nous donnera l’impression d’être face à un stroboscope et on s’en lassera bien rapidement, comme assommé par un tel déluge.
Ce n’est qu’au bout d’une trentaine de minutes que l’on reprendra nos esprits avec un joli break ambient qui servira à lancer les 10 dernières minutes, nettement plus mélodiques, et construites selon une lente montée qui nous mènera à un final bruitiste et un génial cut up.

Une belle intro, un joli final, mais entre les deux Ryoji Ikeda nous a donné l’impression de se caricaturer, nous laissant au final sur un sentiment mitigé.

Fabrice ALLARD
le 12/04/2011

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