Styrofoam

Alors que City Centre Offices explore diverses voies (electronica-jazz, post-rock), Morr Music a décidément un peu de mal à sortir du créneau « electronica chantée » (en témoignaient les albums de Ms. John Soda et Guitar sortis l’automne dernier). Le troisième album de Styrofoam vient donc s’ajouter à la longue liste de ces disques de « data-pop » parus dernièrement (Pulseprogramming, Schneider TM, Erlend Oye).

Bien qu’Arne Van Petegem ait su conserver une science mélodique imparable (ses mélodies et rythmiques sont toujours aussi impeccables), on aurait aimé qu’il prenne un peu plus de risques que de nous offrir un disque entièrement chanté. On ne saurait toutefois taxer le belge d’opportunisme étant donné qu’à l’époque de Tin Foil Star, il chantait déjà. Cependant, on se prend, à l’écoute de cet album, à regretter ses anciens disques sous le nom de Styrofoam où il mêlait titres chantés et instrumentaux.

Le faiblard titre d’ouverture, très proche de The Notwist, (The Long Wait) est vite compensé par A Heart Without a Mind et sa sublime saturation progressive et la superposition des pistes vocales. Plus loin Forever, You Said Forever surprend avec sa rythmique abstract hip-hop basée sur un sample semblable à une balle de ping-pong et ses échantillons de dispute de couple faisant office de « chant ». Terminant le disque, If I Believed You/Back into Focus parvient habilement à unir mélancolie du chant et rythmique de dancefloor. Néanmoins, plusieurs titres (You Pretend You Own This Place, I Wouldn’t Change a Thing, Blow It Away From Your Eyes) ne dépassent, malheureusement, pas le stade anecdotique et contribuent à faire de ce troisième album une semi-déception.

François Bousquet
le 08/04/2003